Afrique

Mali: Les Municipales du 17 décembre prises en otage par l’insécurité

Lassaad Ben Ahmed  | 20.11.2017 - Mıse À Jour : 21.11.2017
Mali: Les Municipales du 17 décembre prises en otage par l’insécurité Photo d'archives

Mali

AA/Bamako/Moussa Bolly

Au Mali, un doute plane sur la tenue des élections municipales du 17 décembre 2017. La Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) a demandé un report desdites élections en raison de la situation sécuritaire et du non retour des réfugiés.

Si la classe politique malienne est divisée sur la question, le ministre de l’Administration territoriale a annoncé la semaine dernière des discussions avec les partis politiques de l'opposition et les groupes armés signataires de l'accord pour la paix afin de trouver un compromis.

Mais pour l’ancien Premier ministre et président du Parti Yèlèma, Moussa Mara, «la sécurité peut être un argument pour ne pas tenir les élections ici ou là, mais pas sur l’ensemble du territoire… Ne nous laissons pas prendre en otage par cette question d’insécurité».

«Nous devons sortir de certains débats de principe et être pragmatiques. Il faut tenir les élections car c’est l’essence même de la démocratie que de consulter les populations pour designer périodiquement leurs dirigeants», a-t-il souligné.

Pour le jeune et très influent leader politique, les conséquences d’un éventuel report sont nombreuses.

«Le report des élections cautionne la poursuite illégitime des mandats des élus locaux et municipaux actuels», a indiqué Moussa Mara, candidat à la mairie du District de Bamako. Il faut rappeler que le mandat des élus concernés est arrivé à terme depuis avril 2014, soit depuis près de 4 ans.

«Des élus dans cette situation ne peuvent pas entreprendre les actions de développement au profit de leurs administrés car ils n’en ont pas la légitimité», a déploré Mara.

Pis, «si on suit la logique de reporter tous les scrutins prévus en décembre 2017 pour cause d’insécurité, il sera difficile de tenir les élections générales en 2018 car les mêmes arguments seront alors valides. La situation d’insécurité ne changera pas fondamentalement en 7 mois… Organisons les élections là où ce sera possible et avançons», a-t-il défendu.

«Il faut éviter d’entraîner notre pays dans des aventures incertaines, sortir des délais constitutionnels serait très périlleux pour le Mali», a poursuivi l’ancien Premier ministre.

A son avis, les élections de décembre doivent permettre de désigner des élus au suffrage universel pour conduire les collectivités vers un mieux-être de leurs populations et, en même temps, «poser les jalons des vraies réformes de décentralisation au service de l’Etat, du pays et des maliens».

Sur le plateau du Journal télévisé (JT de 20h), jeudi dernier, 16 novembre 2017, le ministre Tiéman Coulibaly de l’Administration territoriale a indiqué que son département va écouter tous les avis et rencontrer tout le monde par souci «d’inclusivité», avant d’aviser l’opinion nationale et internationale du report ou du maintien de la date de l’élection des conseillers de cercles et de régions.

A noter que, à la même date, sont prévues des élections communales partielles dans 59 communes du Centre ou du Nord où elles n’avaient pas pu être organisées en novembre 2016 à cause de l’insécurité.

Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.
A Lire Aussi
Bu haberi paylaşın