Afrique

RDC: Kinshasa "fortement irritée" après des révélations sur l'esclavage en Libye

- La RDC "a déjà activé ses services spéciaux pour enquêter sur la présence éventuelle des Congolais dans les rangs des migrants" maltraités en Libye

Lassaad Ben Ahmed  | 20.11.2017 - Mıse À Jour : 20.11.2017
RDC: Kinshasa "fortement irritée" après des révélations sur l'esclavage en Libye

Congo, The Democratic Republic of the

AA/Kinshasa/Pascal Mulegwa

Le gouvernement de la République démocratique Congo (RDC) s’est dit "fortement irrité", lundi, après des révélations sur le commerce d'esclaves par des passeurs dans une banlieue de Tripoli, capitale de la Libye.

"Nous sommes fortement irrités par cette pratique déshumanisant l’homme noir", a déclaré à Anadolu le ministre délégué des Congolais de l'étranger Emmanuel Ilunga, dénonçant une "vente aux enchères" des migrants "proposés par des sauvages".

Des reporters de la chaîne américaine, CNN, ont récemment filmé, via caméra cachée, une vente aux enchères d’êtres humains non loin de la capitale libyenne.

Ce reportage a largement été partagé sur les réseaux sociaux, suscitant des réactions indignées en Afrique.

Les reporters affirment avoir assisté, en l’espace de quelques minutes, à la "vente" d’une douzaine de migrants cédés par des passeurs pour des sommes équivalentes à 400 euros la personne.

La RDC "a déjà activé ses services spéciaux pour enquêter sur la présence éventuelle de Congolais dans les rangs des migrants", a surenchéri l’officiel congolais, ajoutant que Kinshasa "va vite agir" en cas de confirmation.

Le chef de la principale coalition de l’Opposition congolaise (le Rassemblement), Félix Tshisekedi a dénoncé, lundi, sur son compte Twitter des actes dégradants commis par des libyens sur des migrants.

"La solution est dans l'éradication de la dictature et l'instauration d'Etats de droit en Afrique, pour endiguer l'exode vers l'enfer", a argué le chef de l’Opposition.

Le Secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a annoncé lundi à New-York l’ouverture d’une enquête sur la traite d’êtres humains en Libye, pays déchiré par un vide sécuritaire depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.

A la recherche d’un Eldorado, près de 3.000 personnes sont mortes dans la Méditerranée en tentant la traversée vers l’Europe, selon un récent rapport de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), renseignant que près de 156.000 migrants et réfugiés sont arrivés en Europe par la mer depuis Janvier.

Le gouvernement libyen qui suit "avec grande attention les rapports des médias sur l'exploitation des migrants clandestins par des criminels", a annoncé dans un communiqué dimanche l’ouverture d’une enquête.

Tripoli a, cependant, mis en garde contre les solutions internationales "superficielles et stériles qui font en réalité obstacle à ses efforts pour endiguer ce phénomène, ouvrant la voie aux réseaux du crime organisé", souligne le ministère libyen des Affaires étrangères.

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